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Focus sur une de nos agences comptables : le lycée Claude Lehec.
mercredi 8 avril 2015
Le précédent article FOCUS sur notre collègue de Saint Pierre et Miquelon a visiblement intéressé les collègues et pas que dans l’académie. En interviewant Laurent, il y a un clin d’œil fait à nos collègues de la revue Intendance dont les conseils, procédures, fiches… nous accompagnent au quotidien.
Cela permet aussi de voir le parcours d’un collègue, ses conditions professionnelles, sa vision du métier mais aussi celle de l’association.
Bonne lecture,
Espace Caen 14-50-61
espaceplecaen esc@rgo gmail point com
Olivier Smolar : Faisons pour commencer un petit rappel de l’article dans notre revue Intendance (n°114 octobre-novembre 2011, p. 62) : comment est ce venu ? Qui t’a contacté ?
Laurent Pottier : En ce qui concerne l’article paru dans la revue Intendance, j’ai été contacté dans un premier temps par une collègue, qui m’a demandé si j’en acceptai éventuellement le principe.
Après cet accord de principe, j’ai été contacté téléphoniquement par Jean-Claude Eugénée, avec qui je me suis entretenu environ trente minutes, au cours desquelles nous avons échangé brièvement sur mon parcours avant les IRA d’une part et sur la teneur de l’article d’autre part. Je lui ai donc envoyé mon texte. Après m’avoir relu, Jean-Claude m’a demandé des précisions. L’article est paru dans la revue, tout en étant très fidèle à l’esprit de mes propos et de ma pensée, de l’époque et d’aujourd’hui d’ailleurs.
Olivier : Quelles sont les raisons de ton adhésion à Espac’EPLE ? Quelles sont tes attentes vis-à-vis de l’association ?
Laurent : Pour mon adhésion à Espace, dans un premier temps j’ai commencé par ne pas adhérer… Puis après mûre réflexion, j’ai adhéré avec l’idée que cela me semblait une façon intelligente de créer du lien entre collègues qui avons tendance à être isolés et pas seulement géographiquement. Avec le recul je reste sur cette position et continue de penser qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre mon engagement syndical et celui à Espace, il suffit d’être au clair dans sa tête sur ce qu’on fait à chaque endroit.
Mes attentes : créer du lien, pouvoir échanger avec des pairs sur des questions professionnelles, voire échanger des solutions, éviter des chausse-trappes qui parfois surviennent sans crier gare… Et pouvoir travailler en bonne intelligence avec des collègues qui font partie de la boutique d’en face.
Olivier : Peux tu nous donner ton parcours professionnel ?
Laurent :1) Avant l’IRA : j’étais contrôleur de gestion dans une entreprise de conseil. J’ai aussi été agriculteur (Hé oui les bottes en caoutchouc et tout) dans une filière bio de viande bovine. Je suis par la suite devenu contrôleur sanitaire (en Industrie agro-alimentaire), avec en parallèle la fin de l’activité précédente un peu échelonnée dans le temps pour être sûr de retomber sur ses pieds et une reprise d’étude (IAE de Caen, master Sciences Comptables et Financières).
2) Après l’IRA : dès le début des IRA, j’ai eu l’envie de devenir gestionnaire d’EPLE. Après un premier stage en DDSP, très enrichissant et constructif, un second auprès d’un agent comptable renommé de l’académie de Caen, j’ai nommé bien sur Maxime Lamarque (Falaise), mon « mentor » dans ce métier. Grâce à ses conseils et encouragements, j’ai eu conscience et appétence pour la fonction d’agent comptable. Un poste d’agent comptable était libre en sortie d’IRA à Domfront dans le 61. Au bout de quatre ans, j’ai postulé pour Saint-Hilaire-du-Harcouet…
Olivier : Parle-nous un peu de ton établissement, le lycée Claude Lehec
Laurent : Il y a deux lycées en fait (LP et LT) appelés à ne plus faire qu’un à terme, tant ils sont indissociables l’un de l’autre. La particularité de ces lycées tient pour l’essentiel dans les spécialités enseignées : mécanique agricole, poids lourds, engins de travaux publics, matériel parc et jardins, maintenance des équipements industriels, etc.
Ici l’atelier principal représente quasiment un hectare couvert (10 000 m²). Le montant des immobilisations est en proportion. Il faut savoir qu’un tracteur neuf vaut entre 30 et 250 000 €, suivant la puissance, les options etc…. Pour être plus précis dans les chiffres 5 millions d’euros immobilisés au bilan.
Sinon l’effectif est de 520-530 élèves répartis entre formations initiales, par apprentissage, plus des formations dans le cadre d’une UFA et pour le Greta. Du fait de la spécificité des formations, la zone de recrutement est un peu élargie, et par voie de conséquence, le nombre d’internes est élevé, environ 300 en début d’année.
Le budget annuel de fonctionnement représente environ 1.5 M€, dont 500 000 € pour le SRH.
Sur cette part, avant réforme de la TA, 200 000 € sont issues de la taxe. Les perspectives d’avenir sont inquiétantes en la matière, simulation après la réforme, 120 000 € soit – 80 000 €, et j’ignore à ce jour comment faire « sans ».
Je suis satisfait des relations que j’ai avec les enseignants de mon établissement.L’équipe administrative est composée de quatre personnes pour la partie intendance, moi même, une SAENES, deux ADJAENES ainsi qu’une une contractuelle à mi-temps.
Les établissements rattachés à l’agence comptable sont au nombre de quatre. Ce sont des collèges de petite ville, il y règne une ambiance plutôt sereine et constructive et cela se ressent jusque dans la tenue des débats en conseil d’administration.
Olivier : Et la gestion matérielle ?
Laurent : Elle est basée sur la confiance a priori, laquelle n’interdit pas le contrôle d’ailleurs en ce qui concerne la GRH notamment. L’équipe est composée de 33 agents en tout, dont une majorité de gens sérieux et consciencieux, en témoigne le faible nombre de jours d’arrêt maladie de courte durée. En ce qui concerne la gestion matérielle en elle-même, elle est logiquement impactée par les spécificités de cet établissement :
- internat de 300 élèves,
- taille des ateliers, notamment qui nécessitent de nombreuses interventions parfois onéreuse et chronophage pour les agents. Il y a donc lieu de régulièrement prioriser, chiffrer pour savoir où l’on va par rapport au budget.
Olivier : Quelles expériences as-tu eu des audits, CRC… ?
Laurent : Je n’ai pour l’instant que connu la procédure d’apurement administratif.
Olivier : Peux tu nous parler de ton expérience de formateur ?
Laurent : La première en mai-juin 2012 pour présenter aux chefs d’établissement et aux collègues d’une partie du 61 la RCBC et sa mise en œuvre, sur la base du volontariat. La seconde avec Maxime sur les indicateurs financiers, formation à laquelle tu as participé en tant que stagiaire.
C’est un aspect du boulot qui m’intéresse en ce sens qu’il force celui qui est formateur à se remettre en question. C’est aussi une façon de créer du lien avec des collègues que tu ne côtoie pas en dehors. « Créer du lien », idée récurrente, voir plus haut…
Sinon, c’est aussi une contribution indispensable et de bon aloi aux cotés des gens du rectorat, Mme Anne Montier notamment qui cherche non sans mal à élargir son « vivier » de formateurs potentiels. En plus il me semble que lorsqu’on aborde ce rôle de formateur avec un positionnement relativement mais sincèrement humble, on apprend aussi beaucoup lors des échanges avec les collègues. Du coup on reçoit autant qu’on peut donner. Depuis le mois de septembre, je suis également le tuteur de notre collègue d’Avranches.
Olivier : Quelles sont tes perspectives d’avenir ?
Laurent : Je souhaite une mutation géographique et/ou fonctionnelle. J’avoue j’ignore encore, disons simplement que j’envisage de finir cette année scolaire, puis d’en refaire une, voire deux maximum, en fonction des échéances du lycée, exemple fusion des deux entités et peut-être un chantier important à l’internat. Ensuite, il sera temps de partir pour éviter de se sentir trop installé dans son poste et finir ne plus être force de proposition. En fait ma peur serait de devenir un vieil intendant grincheux !
Pour éviter cela, une seule solution : muter et ainsi se remettre en danger. Certes, mais repartir à zéro dans un endroit nouveau, avec une équipe nouvelle... Si cette mutation n’est pas à l’étranger (AEFE ?) je pense qu’elle sera à défaut sur une zone un peu élargie (en-dehors de notre actuelle académie) et de préférence vers un EPLE un peu « spécifique » même si ce n’est plus en mécanique agricole.
Un grand merci à Laurent que j’ai ainsi soumis à la question. Nous remercions aussi vivement M. Yves Voisin, son chef d’établissement pour son accord.
Le bureau d’Espac’EPLE CAEN